Acte I scène I - recherche matinale

Des pas avaient résonné dans le silence de l'écurie, des pas discrets et souples, mais que l'oreille fine des chevaux avait repéré. Gracieusement, Eileen avançait vers le box de sa jeune monture, son beau gris auquel elle accordait désormais toute son attention. L'automne était arrivé et l'achat de Caperuzo datait de quelques mois déjà, à vrai dire elle n'avait pas vu le temps passer, si bien qu'à son retour de vacances entre amies, au soleil, elle s'était promise de commencer le travail de l'étalon une bonne fois pour toute.
Eileen posa son seau de brosse au sol et claqua de la langue afin de prévenir le gris de son arrivée. Elle n'avait toujours pas cet accueil si chaleureux que certaines montures offraient à leur cavalier, mais Caperuzo se montrait affectueux et calme au box. Après quelques minutes de caresses, elle commença un pansage rapide, un coup de bouchon sur le poil velouteux de l'animal qu'il n'aurait fallu tarder à tondre, un passage du cure pied sous les quatre sabots, et le tour était joué. Elle le sella dans la foulée avec ses affaires habituelles, puis sortit de l'écurie aux côtés de l'étalon qui se faisait assez calme. L'air extérieur était frais, mais Eileen appréciait ces températures et jamais elle n'avait renoncé à une balade à cause de la météo, sauf si cela en devenait dangereux.

Elle se hissa en selle à l'aide d'un banc, dans l'optique de ne pas abîmer le dos du jeune cheval, et lui octroya une caressa avant de presser ses talons contre les flancs de l'animal. Cap prit le pas sans soucis, et c'est alors qu'une voix interpella la jeune femme.

- Vous partez à la recherche du cheval qui s’est perdu ? Je pense qu’on sera plus efficaces en cherchant à deux si cela vous convient ? Avait-elle dit.

Eileen se retourna, apercevant un autre couple cavalier-cheval. Effectivement, elle avait entendu parler de cette histoire, et elle s'était dit qu'au passage, elle jetterait un coup d’œil dans les environs.

- Oui, bien sur avec plaisir ! elle répondit alors, jaugeant la jeune femme et son équidé, puis leur attribuant un sourire.

Rênes mi-longues, Eileen guidait Caperuzo sur le chemins de terre, veillant à garder une distance correcte avec l'autre cheval pour éviter les conflits. Alors que la cavalière avait commencé la discussion, lui demandant diverses informations sur elle et sur sa monture, la blonde se rendit compte qu'elle même n'avait pas questionné la jeune femme sur son nom.

- On pourrait peut-être longer les sentiers qui mènent aux prés voisins ? Il se serait surement réfugié dans un endroit où il trouve de la nourriture. Et au fait, vous vous appelez ?

Eileen sourit.

- Ça marche !

Caperuzo avançait sous les ordres avisés de sa cavalière qui lui intimait de ne pas se tenir trop près de l'autre étalon, même si la curiosité du mâle était au rendez vous. Elle le gardait assez éloigné et entretenait l'impulsion en titillant parfois ses flancs.

- On a de la chance d'être à cheval, car ils vont surement sentir s'il y a un autre animal dans le coin !

Tu as tout à fait raison Sp'eece.

Caperuzo se tend doucement alors que Scarlet s'arrête. Les deux chevaux ont leurs oreilles en avant, ils écoutent. Puis leur têtes se tournent vers la gauche.

Intriguée face au comportement de son étalon, Eileen glissa un regard à Alice tout en caressant l'encolure de son jeune mâle. Scarlet s'était lui arrêté, les deux chevaux pointaient leurs oreilles en l'avant.

- Et bien je crois qu'ils ont déjà repéré quelque chose... On a qu'à suivre leurs indications ? admit Eileen en désignant le chemin de gauche vers lequel Caperuzo avait tourné la tête.

- On peut effectivement essayer de trotter un peu histoire d'aller plus vite, mais il faudra rester attentif pour ne pas rater le fugitif s'il se trouve par là !

Sur ce, Eileen relâcha la pression dans ses rênes et permit à Caperuzo de prendre le trot. L'étalon secoua vivement la tête et embrassa l'allure avec vivacité. La cavalière prenait garde de conserver ses distances avec Scarlet même si les deux chevaux ne semblaient pas avoir de différent pour l'instant. Eileen balayait ses yeux aux alentours, des prairies vides à perte de vue entourées par diverses clôtures et au milieu un chemin de terre où pouvaient avancer les deux cavalières. Les arbres, aussi, leur gênaient la vue, bien que les équidés soient toujours en alerte, les oreilles pointées en avant. 

- Tu vois quelque chose ?

La plaine est vaste mais un petit bosqué se tient à l'horizon. Vous pouvez remarquer de nombreuses traces de sabot dans le sol mais laquelle appartient-elle au cheval disparu ?